Dans un contexte d'inflation galopante et de demande croissante d'aide alimentaire, les Restos du Cœur entament leur 39ᵉ campagne hivernale en se trouvant confrontés à une réalité inquiétante. Contrainte par des difficultés financières, l'association doit réduire le nombre de bénéficiaires de son aide, ce qui met en lumière les défis croissants de la précarité alimentaire en France.
La progression de la faim en France, aggravée par l’inflation, pousse les Restos du Cœur à réduire le nombre de bénéficiaires de leur aide alimentaire. Cette décision difficile, relayée par Patrice Douret, président de l'association, révèle une situation financière compliquée.
L'inflation, marquée par une hausse des prix de l'énergie (5,2 %) et de l'alimentation (7,8 %), a considérablement impacté le budget des Restos du Cœur. Les dépenses pour l'achat de denrées alimentaires, distribuées gratuitement aux bénéficiaires, ont doublé, pesant lourdement sur les ressources déjà limitées de l'association. De plus, l’inflation a entraîné une augmentation du nombre de personnes cherchant à bénéficier d’une aide alimentaire.
En effet, les Restos du Cœur ont accueilli 1,3 million de personnes et distribué 171 millions de repas en 2022. Cela représente 200 000 personnes et près de 30 millions de repas de plus comparé à l’année précédente. Cette année aussi, le nombre de demandeurs d’aide alimentaire a subi une forte augmentation.
Les critères d'éligibilité à l'aide alimentaire ont donc dû être ajustés pour la première fois de l'histoire de l’association. Cela a mené à un refus d'assistance pour 5 % et 10 % des personnes aidées l'an dernier, suscitant une grande inquiétude quant à la capacité de l'association à répondre aux besoins croissants.
Cette situation touche toutes les catégories de bénéficiaires : mères célibataires, retraités, salariés aux revenus modestes, étudiants... Tous sont affectés par une précarité grandissante. Ceux qui ne peuvent bénéficier de l'aide alimentaire sont orientés vers d'autres services proposés par l'association, tels que le don de vêtements ou l'accompagnement à la recherche d'emploi.
Si des dons exceptionnels ont été reçus, notamment une contribution de 10 millions d'euros du gouvernement et un autre don du groupe Arnault, la question financière demeure une préoccupation majeure. Les Restos du Cœur dépendent fortement des contributions, et l'incertitude plane quant à la possibilité de collecter suffisamment de fonds pour surmonter cette crise.
Ainsi, l'association appelle le gouvernement à mettre en place un plan d'urgence alimentaire avec un budget de 200 millions d'euros qui serait dédié aux associations d'aide alimentaire. Elle souligne en outre l'importance cruciale d'un soutien continu pour faire face à la précarité alimentaire croissante.
Pour aider les restos du cœur à Clermont-Ferrand, une collecte de jouets sur le Marché de Noël a été organisée ce week-end place de Jaude.
Les prochains mois seront décisifs pour les Restos du Cœur. La lutte contre la faim en France, un combat engagé par Coluche il y a près de quatre décennies, nécessite aujourd'hui plus que jamais une solidarité collective et un soutien inconditionnel pour alléger le fardeau de la précarité alimentaire.
Manon LOVERINI
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