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Une récession se concrétise pour le Royaume-Uni.

Le Royaume-Uni est l’un des seuls pays développés à ne pas retrouver son économie d’avant-covid. Son PIB a baissé de 0,2% pour la première fois au troisième trimestre.


Le scénario d'une entrée en récession du Royaume-Uni se concrétise. Selon l'Office national des statistiques (ONS), le PIB britannique a reculé de 0,2 % au troisième trimestre, pour la première fois depuis le début de l'année 2021 lorsque les restrictions sanitaires pesaient encore sur l'activité économique.


Cette baisse résulte d'une contraction de la demande des ménages et d'une chute de la confiance des entreprises dans un contexte de forte inflation et de hausse marquée des taux d'intérêt. Elle a été accentuée par une contre-performance au mois de septembre due au deuil national et au jour de congé accordé pour les funérailles d'Elizabeth II . Sur le seul mois de septembre, le PIB du Royaume-Uni s'est contracté de 0,6 %.



Contrecoup moins marqué qu'attendu

Ce contrecoup a été moins marqué que ce que les économistes prévoyaient. Les analystes sondés par Reuters s'attendaient en moyenne à un recul du PIB de 0,5 % sur le troisième trimestre. Une partie de l'activité économique perdue en septembre pourrait être rattrapée en octobre, dans la mesure où l'ONS estime que la moitié du recul encaissé en septembre peut être attribuée au jour de congé supplémentaire.

Il n'empêche : ce recul du PIB pourrait marquer l'entrée en récession de l'économie britannique, même si une récession, techniquement, s'entend à partir de deux trimestres consécutifs de baisse de l'activité économique. « La récession démarre, et pas à cause du jour de congé supplémentaire », estime Paul Dales, chez Capital Economics, notant que l'activité sous-jacente accuse une baisse. La Banque d'Angleterre a prévenu la semaine dernière que l'économie britannique risquait une récession longue de deux ans.


En dessous du niveau d'avant-Covid

Sur le trimestre, la croissance du secteur des services est à l'arrêt, après le coup de frein à la consommation des ménages, pénalisée par la crise du pouvoir d'achat. La production a reculé de 1,5 %, son cinquième trimestre consécutif de baisse, dans un contexte de pénuries de composants. Reste la construction, dont l'activité a progressé de 0,6 %, à un rythme toutefois moins rapide que les trimestres précédents.

L'économie britannique est l'une des rares au sein des pays développés à ne pas avoir retrouvé son niveau d'avant-Covid. Le PIB au troisième trimestre se situe 0,4 % en dessous de ce qu'il était au quatrième trimestre 2019.

Samuel Tombs, économiste chez Pantheon Macroeconomics, estime que la croissance britannique « est confrontée à des vents contraires plus intenses, liés à la politique fiscale et monétaire, ainsi qu'aux dégâts causés à long terme par le Covid et le Brexit. » Selon lui, les perspectives ne s'annoncent pas meilleures pour les prochains mois. « Les taux d'intérêt élevés vont peser sur l'investissement résidentiel et celui des entreprises, tandis que l'expérience passée suggère que la dépréciation de la livre ne soutient que modestement le commerce extérieur », dit-il.


Politique d'austérité

Ces chiffres posent le décor pour les annonces budgétaires prévues le 17 novembre, deux mois à peine après le « mini-budget » de Liz Truss qui avait déclenché une tempête sur les marchés. Son successeur Rishi Sunak doit restaurer la confiance des marchés , mais une politique d'austérité risque de creuser encore davantage la récession.

En réaction aux chiffres du PIB publiés vendredi matin, le ministre des Finances, Jeremy Hunt, s'est dit conscient que le chemin s'annonçait « difficile ». « Cela exigera des décisions extrêmement difficiles pour restaurer la confiance et la stabilité économique. Mais pour obtenir une croissance soutenable à long terme, nous devons maîtriser l'inflation, équilibrer les comptes et faire baisser la dette. »


Nicolas CARUCCI

 
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