Tiktok ciblé par un nouveau rapport d’Amnesty International apportant de “nouvelles preuves” des dangers pour les enfants.

Déjà pointée du doigt par le passé pour avoir fait la promotion de contenus dangereux comme des contenus encourageant les troubles du comportement alimentaire,  glamourisant l'automutilation et autres tendances banalisant les attitudes destructrices, Tiktok est maintenant accusé de pousser ses utilisateurs au suicide. 

Résultats du rapport

Les chercheurs et les professionnels de santé mettent en évidence leurs inquiétudes sur les effets néfastes de cette application. Le problème principal réside dans l'absence de modération des contenus et les vidéos naturellement poussées par l’algorithme, qui créent une spirale toxique pour la santé mentale, particulièrement celles des jeunes. Pour rappel, en février 2025, Tiktok comptait 1,57 milliards d'utilisateurs actifs dans le monde, 63% d'entre eux avaient moins de 24 ans.

Une équipe de recherche d'Amnesty internationale a analysé les thèmes récurrents des vidéos poussées par l'algorithme pour trois faux profils d’utilisateurs de 13 ans. Les résultats sont sans appel: en seulement 5 minutes de navigation, les chercheurs sont tombés sur des vidéos avec pour thèmes “la tristesse” ou le “désenchantement”. “Dans les 15 à 20 minutes après le début de l’expérience, les trois fils de contenu contenaient presque exclusivement des vidéos sur la santé mentale, dont jusqu’à la moitié sur des contenus dépressifs. Deux des trois profils ont commencé à voir des vidéos exprimant des pensées suicidaires dans les 45 minutes”, peut t-on lire dans le rapport d’Amnesty Internationale ”Entraîné·e·s dans le « rabbit hole¹ »”.

Réactions des gouvernements et réponses des plateformes 

Meta et TikTok ont annoncé leur intention de se conformer aux exigences imposées par l'Australie, en interdisant l'accès à leurs plateformes pour les moins de 16 ans, mesure qui entrera en vigueur à compter du 10 décembre.  

De son côté, Bruxelles reproche à Meta et TikTok de contrevenir aux législations européennes en vigueur.  

En France, l'application a été accusée par des parents du suicide de leur enfant. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour examiner le manque de modération attribué à l'algorithme et le contenu néfaste disponible sur l'application. Tiktok a répondu à l'ouverture de cette enquête par un communiqué de presse à l'Agence France Presse pour rejeter  catégoriquement les accusations.

¹ : « Terrier de lapin », effet désignant les spirales de contenus en ligne. 

Lien du rapport d'Amnesty International : https://www.amnesty.org/fr/documents/pol40/0360/2025/fr/

Article rédigé par : Thimotée MONBOISSE

Le 11 novembre 2025