Vue générale du palais de justice de l'île de la Cité où se déroule le procès de huit personnes accusées d'avoir participé à la décapitation du professeur d'histoire français Samuel Paty en 2020 lors d'une attaque devant son école à Conflans-Sainte-Honorine, dans la banlieue parisienne, en France, le 4 novembre 2024. REUTERS - Sarah Meyssonnier
Dans le cadre du procès concernant l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire géographie, la jeune élève à l’origine des accusations ayant conduit à sa mise en cause s’est exprimée ce mardi 26 novembre devant la cour d’assises spéciale de Paris.
Aujourd’hui âgée de 17 ans, celle que nous appellerons Nina (prénom modifié) a témoigné avec émotion et présenté des excuses à la famille de Samuel Paty. Elle a admis avoir été emportée dans un « engrenage de mensonges » en 2020, alors qu’elle était collégienne.
Un mensonge aux conséquences tragiques
En octobre 2020, Nina avait été temporairement exclue de son collège pour absences injustifiées et comportement dissipé. Afin de justifier cette sanction auprès de ses parents, elle avait affirmé que son exclusion résultait d’un incident en classe, au cours duquel Samuel Paty aurait montré des caricatures de Mahomet jugées offensantes, déclarations qui avaient provoqué l’indignation de son père, Brahim Chnina.
Ce dernier avait relayé les accusations sur les réseaux sociaux, rapidement amplifiées par le militant Abdelhakim Sefrioui, également présent parmi les accusés. Ces événements avaient conduit à l’assassinat tragique de l’enseignant par un individu radicalisé.
Reconnaissance des faits
À la barre, Nina a admis avoir persisté dans son mensonge, même après le drame, jusqu’à sa garde à vue. Elle a exprimé des regrets profonds, déclarant : « Je ne gérais plus mon mensonge. » Elle a également présenté des excuses à sa famille, reconnaissant avoir manipulé son père, qu’elle décrit comme « naïf et gentil ».
Réactions de la partie civile
Me Virginie Le Roy, avocate de la famille Paty, a réagi avec scepticisme au témoignage de Nina. « Il y a un an, elle indiquait que son père était responsable. […] Aujourd’hui, elle vient nous dire qu’elle est responsable de tout », a-t-elle souligné, tout en reconnaissant l’impact émotionnel de cette déclaration devant la cour.
Le procès se poursuit cette semaine avec l’audition d’autres témoins clés et des plaidoiries attendues des différentes parties.
Publié par Lucie Gatinot
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