Adoptée par l’Assemblée nationale, la loi de programmation de la recherche est massivement rejetée par les enseignants-chercheurs et leurs représentants.
Nombre d’enseignants-chercheurs ont bravé mardi la crise sanitaire pour manifester, un peu partout en France, leur opposition à la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), au moment où elle était soumise à l’approbation de l’Assemblée nationale. Peine perdue : le texte a été adopté par 188 voix contre 83. Mardi 17 novembre, les députés ont définitivement adopté la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR).
Dans l’après-midi, des manifestants se sont rassemblés dans plusieurs villes de France, notamment sur la place de la Sorbonne, à Paris, contre ce projet de loi contesté.
Pour beaucoup de chercheuses et de chercheurs, cette loi va promouvoir une recherche basée sur la compétition et le court-terme.
Au-delà des conséquences néfastes que pourrait avoir cette loi sur la recherche, la LPPR crée un délit d’intrusion dans les universités, qui a suscité la protestation d'organisations étudiantes et d'enseignants-chercheurs.
Inséré par amendement lors du passage du texte au Sénat, cet article prévoit que « le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur sans y être habilité en vertu de dispositions législatives ou réglementaires ou y avoir été autorisé par les autorités compétentes, dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement, est passible des sanctions ». Celles-ci s’élèvent à un an de prison et 7.500 euros d’amende. Et même à trois ans de prison et 45.000 euros d’amende si ce délit est commis en réunion. En clair : l’occupation ou le blocage de facs, mode d’action régulièrement utilisé par les étudiants pour se faire entendre, pourront être fortement réprimés.
Amandine Desroches
source image : https://www.agoravox.fr/actualites/article/lppr-comprendre-et-faire-gagner-221417
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