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Nouvelle plateforme Mon Master : un premier bilan mitigé

Dernière mise à jour : 14 nov. 2023



Après la première année d’utilisation de la plateforme en ligne Mon Master lancée en février 2023 par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche dans le but de centraliser les candidatures en master des étudiants en France et de réduire ainsi le nombre d’étudiants sans affection, le bilan est mitigé. Si certaines universités parlent d’une « fluidification des candidatures », beaucoup dénoncent des procédures compliquées et un calendrier à revoir. En effet, 27 000 étudiants étaient encore sur liste d’attente le 21 juillet et rien ne semble s’être vraiment amélioré pour les filières en tension.


Un « Parcoursup » pour les bacs +3

Le premier février dernier, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche lançait la plateforme Mon Master pour centraliser les candidatures en première année de master des étudiants détenteurs d’une licence. Cette plateforme, au fonctionnement similaire à celui de Parcoursup mais sans algorithme, a été créée dans le but de faciliter les admissions et de réduire le nombre de places vacantes et d’étudiants sans proposition de master à la rentrée. En effet, ces dernières années, de nombreux étudiants ont exprimé leur colère à ce sujet, comme en témoigne le mouvement #EtudiantsSansMaster sur les réseaux sociaux.


Un projet salué par quelques universités

Cependant, le premier bilan que l’on peut faire de ce projet suite à la première saison de candidature est très mitigé. À l’université Clermont Auvergne par exemple, le bilan est plutôt positif et la vice-présidente Françoise Peyrard déclare que la plateforme a permis de « fluidifier les choses » et que la plupart des filières ont trouvé un équilibre.


Des failles techniques dénoncées

Néanmoins, de nombreux professeurs dénoncent de lourdes difficultés de gestion. En effet, d’une part, l’absence de hiérarchisation des vœux poussent les étudiants à faire de nombreuses candidatures (ils peuvent effectuer jusqu’à 30 vœux), et les enseignants se retrouvent avec 1400 dossiers pour 25 places, ce qui est très lourd à gérer. D’autre part, si la plateforme permet aux étudiants de ne réaliser qu’un seul dossier candidat pour postuler pour toutes les formations, les recruteurs, eux, doivent faire « plusieurs clics » pour télécharger les dossiers un par un. Une procédure qui peut vite s’avérer chronophage lorsque l’on a plus de 1000 candidatures à traiter.


Un calendrier à revoir

Un autre reproche majeur adressé à la plateforme est les lacunes de son calendrier, notamment en ce qui concerne la phase secondaire. En effet, pour Virginie Laval, présidente de l’université de Poitiers, « le principal problème cette année a été l’absence d’une phase complémentaire organisée au niveau national ». Ce qui en résulte est que les étudiants placés sur liste d’attente doivent parfois attendre plus d’un mois pour potentiellement recevoir une proposition. De quoi donner envie à ceux qui le peuvent de continuer leurs études dans le privé, et pousser les plus précaires à accepter à contrecœur une place dans une filière qui ne les attire pas vraiment.


Pas de miracle pour les filières en tension

Surtout, la création de cette plateforme n’apporte pas de réelle solution quant au manque de place dans les filières en tension (STAPS, psychologie, droit, finance, etc.). Loup Bensoam, étudiant en master à Sciences-Po, publie sur son site internet « ViteMonMaster » la baisse du nombre de places ouvertes année après année, de manière à illustrer le problème. Il explique que cette baisse est due à la réforme de 2016, qui a jugé illégale la sélection qui se produisait auparavant entre le M1 et le M2. Cette sélection, « [qui] se fait sur des critères relatifs au dossier du candidat, mais également selon les capacités d’accueil décidées lors de délibérations internes » a maintenant lieu entre les années de L3 et de M1. Pour sa part, Gilles Renault, enseignant en STAPS à Rennes, déplore : « Je suis dépité quand j’ai 180 étudiants en L3 pour 60 places en master. »


Ce manque évident de place en master pour certaines filières justifie en grande partie que 27 000 candidats se trouvaient encore sur liste d’attente au 21 juillet. De nombreux étudiants sans master depuis la rentrée, que l’on ne peut pas chiffrer à ce jour, continuent d’exprimer leur colère et leur désarroi via les réseaux sociaux et en manifestant dans des universités.


Indiana DELCLOS

 

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