Ce dimanche 19 novembre 2023, l'Argentine était à un moment décisif de son histoire politique avec le second tour de l'élection présidentielle. Deux candidats, Sergio Massa et Javier Milei, représentaient des visions radicalement différentes pour l'avenir du pays.
Lors d’un meeting en septembre, Javier Milei attaque la classe politique argentine en s’inspirant de « Massacre à la tronçonneuse ».
Massa, ministre de l'Économie depuis 16 mois, incarne l’État providence argentin. Il promet un redressement économique graduel tout en préservant cet État providence, une institution cruciale dans la culture du pays. En face de lui, Javier Milei, économiste ultralibéral et polémiste, s'engage à "tronçonner l’État ennemi" et à “dollariser” l'économie. Ses positions audacieuses, telles que la vente libre d'organes et son scepticisme envers le changement climatique, ont alimenté les débats électoraux.
La scène politique est agitée par une crise économique persistante, caractérisée par une hyperinflation et une augmentation de la pauvreté. Les 36 millions d'électeurs argentins sont confrontés à des prix en hausse constante, des salaires stagnants et des conditions de vie de plus en plus difficiles. Les jeunes, en particulier, envisagent massivement l'émigration comme une échappatoire à des perspectives économiques incertaines.
Les réalités sociales reflètent la crise économique, avec des loyers devenant inabordables pour de nombreux citoyens et des mères de famille recourant au troc pour subvenir aux besoins de leur foyer, rappelant les jours sombres de la crise économique de 2001.
La campagne électorale a été marquée par des allégations de fraude émanant du camp de Javier Milei, bien que jusqu'à présent aucune plainte formelle n'ait été déposée. Cependant, la tension a atteint un point critique avec l'arrestation de cinq personnes pour des menaces proférées contre Sergio Massa et sa famille sur les réseaux sociaux.
Entre la continuité proposée par Massa et le changement radical défendu par Milei, les électeurs argentins ont fait face à un choix déterminant. Les résultats du vote sont tombés à 21h ce dimanche, la majorité s’est orientée vers le candidat ultralibéral d’extrême droite Javier Milei. Le nouveau président, investi le 10 décembre, entrera au pouvoir au cours d’une période cruciale pour l'avenir politique, économique et social du pays.
Lucie WATERKEYN
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