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Le Sacré-Cœur devrait-il être considéré comme un monument historique?

La basilique du Sacré-Cœur est le second monument religieux le plus visité après la cathédrale Notre-Dame, mais on n’avait sans doute pas cru utile jusqu’ici d’en passer par ce classement qui constitue, nous dit-on, « le plus haut degré de protection ».



On l’a appris en conférence de presse ce mardi de la bouche de Karen Taïeb, l’adjointe au Patrimoine de la ville de Paris : le Sacré-Cœur devrait bientôt être classé monument historique.


On pensait la chose faite depuis longtemps. Notamment parce que les Français et les étrangers, quand ils visitent Paris, se rendent… à Notre-Dame, à Montmartre et à la tour Eiffel ! La basilique du Sacré-Cœur est le second monument religieux le plus visité après la cathédrale Notre-Dame.


Mme Taïeb explique que la volonté de classer ce monument phare de la capitale revient à Anne Hidalgo et que la procédure aurait dû intervenir en 2021. Seulement voilà, 2021 c’était aussi la commémoration des 150 ans de la Commune de Paris, événement historique sanglant s’il en est, et même si « les historiens montrent qu’il n’y a pas de lien entre la création de cette basilique et la Commune, il y a eu des événements marquants qu’on ne peut pas écarter », dit l’adjointe. Aussi avait-il été décidé de reporter le classement pour éviter « que les deux événements se chevauchent ».


Et surtout pour satisfaire les Verts, alliés du maire, qui voyaient rouge.


Émile Meunier, élu écologiste de la capitale, expliquait alors au Parisien : « Ce classement correspondrait exactement avec le 150e anniversaire de la Commune. Nous exigeons au moins un report de cette décision au nom des valeurs que nous défendons et qui sont d’actualité, surtout la cause des femmes. La Commune avait un vrai projet démocratique avant l’heure. Et cette église a été construite avec le sang des communards (sic). »


Rappelons que la construction de la basilique, dite du « Vœu national », fut consécutive à la guerre de 1870. Le vœu en question est d’abord celui du philanthrope Alexandre Legentil qui, en janvier 1871, l’exprime ainsi : « En présence des malheurs qui désolent la France et des malheurs plus grands peut-être qui la menacent encore. En présence des attentats sacrilèges commis à Rome contre les droits de l'Église et du Saint-Siège et contre la personne sacrée du Vicaire de Jésus-Christ, nous nous humilions devant Dieu et, réunissant dans notre amour l'Église et notre Patrie, nous reconnaissons que nous avons été coupables et justement châtiés. Et pour faire [...] cesser les malheurs de la France, nous promettons de contribuer à l'érection à Paris d'un sanctuaire dédié au Sacré-Cœur de Jésus. »


La construction de la basilique sera déclarée d’utilité publique par l’Assemblée nationale le 24 juillet 1873 et sa construction achevée en 1923. C’est l’Histoire, notre Histoire, mais l’Histoire ne convient pas aux écologistes qui préfèrent la réécrire à leur façon, voyant dans ce monument non pas le « sanctuaire de l'adoration eucharistique et de la miséricorde divine » (sa destination officielle) mais le symbole de « l’ordre répressif » de cette fin de XIXe siècle.


C’est une autre assemblée, celle du Conseil de Paris, qui décidera en octobre prochain s’il faut ou non élever le Sacré-Cœur au rang de monument historique. À moins que les écologistes ne s’y opposent encore…



ALCANTARA Maria Ysabel

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