top of page
formationmmc

Jobs étudiants et voies professionnalisantes : Ces jeunes qui travaillent et étudient en même temps

En France, 40 % des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur exercent un emploi en parallèle, en lien avec leurs études ou non. Précarité ou volonté d’enrichir leur C.V, les raisons qui les poussent à faire ce choix sont multiples. Pourtant, 17 % d’entre eux estiment que leurs résultats scolaires en paient les frais et deux tiers considèrent que cet emploi du temps chargé est pour eux une source de stress.



Une augmentation massive des formations professionnalisantes

Parmi les 40 % d’étudiants exerçant une activité professionnelle, environ la moitié exercent un emploi lié à leurs études, le plus souvent par le biais d’une alternance ou d’un apprentissage. En effet, au cours des dernières années, les offres de formations professionnalisantes se sont démultipliées. En 2020-2021, on comptait notamment 323 300 étudiants inscrits en apprentissage dans l’enseignement supérieur en France, soit une hausse de 80 % en deux ans. Plus d’un tiers d’entre eux sont en section de techniciens supérieurs, et près de 80 % dans six grandes filières de formation (STS, IUT, licence professionnelle, master, formation d’ingénieur, école de commerce). On note également que dans les écoles de commerce et les formations d’ingénieurs, les étudiants inscrits dans ces cursus ne sont pas issus d’écoles préparatoires et viennent plus souvent de milieux modestes.


Cartographie des jobs étudiants sans lien avec le cursus universitaire

Cependant, tous les cursus n’offrent pas la possibilité d’intégrer une formation professionnalisante, et tous les étudiants ne parviennent pas à trouver un emploi en lien avec leurs études. La moitié d’entre eux opte donc pour un job étudiant « alimentaire ». Parmi les secteurs d’activités le plus souvent choisis, on retrouve, en tête du classement, les emplois en lien avec les enfants, tels que le baby-sitting et le soutien scolaire (21,6 %). Suivis par la vente (14,9 %) et les métiers de la grande distribution (11,3 %). La raison le plus souvent évoquée pour justifier ce choix est la possibilité de travailler le week-end ou le soir. Sur ce type d’emploi, les formes de contrats les plus courantes sont le CDD (40 %) et le CDI (35,9 %), loin devant les contrats intérim et le statut d’auto-entrepreneur.


Causes et motivations

Plus de la moitié des étudiants qui travaillent (51 %) déclarent que cette activité est nécessaire pour vivre et financer leurs études. Selon plusieurs auteurs (Galland, 1995 ; Giret et al., 2016), cette nécessité de financer soi-même ses études peut s’expliquer par une transformation du paysage de l’enseignement supérieur entre 1960 et aujourd’hui. En effet, autrefois composés majoritairement des classes supérieures, les étudiants, dont les effectifs se sont multipliés par cinq, présentent aujourd’hui des profils plus variés, incluant notamment les classes populaires.

Mais ce phénomène témoigne également d’un marché du travail toujours plus serré et exigeant. En effet, 73 % des étudiants déclarent aussi qu’ils ont choisi de travailler pour engranger de l’expérience professionnelle et valoriser ainsi leur C.V. Ils expliquent que bien que leurs emplois soient sans rapport avec leur cursus d’études, ils permettent de mettre en avant des compétences transversales, très prisées des employeurs, en plus des connaissances académiques.


Conséquences variables, mais non négligeables

Cependant, ils sont 17,7 % à estimer que leur activité professionnelle a un « impact négatif » sur leurs résultats académiques et un jeune sur trois considère que cette activité représente « une source de stress, de tension nerveuse ». Et ce n’est pas nouveau, déjà, en 2012, une étude réalisée dans une université française avait montré qu’au-delà de huit heures par semaine, les emplois parallèles ont un impact négatif sur la réussite scolaire. Ce phénomène touche presque exclusivement les étudiants réalisant une activité sans rapport avec leurs études, notamment parce qu’il est souvent plus difficile de combiner les deux activités et que leurs volumes horaires sont plus conséquents. Il a d’ailleurs été démontré que les jeunes ayant la possibilité d’aménager leur emploi du temps, notamment en fonction des périodes d’examens, sont moins touchés.


Indiana DELCLOS


 

Sources de l’article :


Source de l’image :


12 vues0 commentaire

Comentários


bottom of page