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Faut-il débaptiser le quartier de la Négresse ?

L’Association Internationale Mémoires et Partages, mouvement d’éducation populaire à la mémoire partagée depuis 1998, a déposé un recours, il y a trois ans, pour changer le nom du quartier de la Négresse, afin de faire respecter “les droits des femmes et plus particulièrement des femmes noires”.

La ville de Biarritz est devant le tribunal administratif de Pau ce jeudi 7 décembre.


Un « sobriquet raciste et sexiste », selon l’association bordelaise Mémoires et Partages, dont le recours contre la mairie pour exiger de débaptiser le quartier est examiné ce jeudi 7 décembre par le tribunal administratif.

À Biarritz, commune située dans le Sud-Ouest de la France, destinations de milliers de touristes provenant du monde entier, se trouve un quartier dont la dénomination suscite l’indignation des visiteurs. C’est le cas du quartier Négresse qui fait partie du paysage et de l’histoire de cette commune. Depuis le 2013, l’Association Mémoires et Partages, qui a pour objectifs de promouvoir un travail de mémoire autour des mémoires et héritages de la colonisation, de la traite des noirs, de l’esclavage et du racisme, demande à la municipalité de débaptiser un quartier et une rue, aujourd’hui appelés “La Négresse”. Ce jeudi 7 décembre, le tribunal administratif de Pau devra donc examiner ce recours.


Le quartier la Négresse s’appelait à l’origine Harausta, « endroit poussiéreux », dans la langue basque. La ville de Biarritz nomme ce quartier grâce à une délibération municipale en 1861 après le passage des soldats napoléoniens, qui surnomment le quartier “La Négresse” à cause d’une esclave employée dans une auberge du quartier, qui porte le même nom. Ce nom est directement lié à la traite négrière parce qu’à l’époque, les bateaux y commerçaient depuis le port de Bayonne avec l’île de Saint-Domingue. En 1986, une deuxième délibération a eu lieu et a attribué aussi ce nom à une rue du quartier. « Ce sont ces deux délibérations que nous attaquons », explique Karfa Diallo, président de l’Association Internationale Mémoires et Partages. Ce dernier souhaite voir disparaître définitivement ce sobriquet, « il nous semble aujourd’hui que la justice voudrait que les droits des femmes et des femmes noires soient respectés ».


En 2013, l’Association avait présenté le premier recours auprès de la Ville. Puis, en 2015, le débat a pris une résonance nationale après la publication d’un tweet qui dénonçait les images célébrées pendant la fête annuelle du quartier, qui portaient la caricature d’une femme noire avec les lèvres gonflées.




« C'était une femme chef d'entreprise, en fait, et je trouve très bien qu'un tel symbole perdure jusqu'à nous grâce au nom du quartier », a déclaré la maire Maider Arosteguy en 2020, sans laisser à présent autres déclarations sur le sujet, bientôt examiné au tribunal. « Nous nous exprimerons une fois la décision de justice rendue », indique la municipalité de Biarritz.


Le fondateur de l’Association ne culpabilise pas les Biarrots et déclare ouvertement ne pas les considérer comme racistes. « Ils se sont accoutumés à cet héritage historique et ont l’impression qu’on attaque leurs traditions », mais « les mots ont un sens » estime Karfa Diallo en définissant le nom la Négresse comme une « violence inadmissible ».


Un rassemblement est prévu dès 8h00 devant le tribunal administratif de Pau. Les parties et leurs avocats sont attendus en salle de justice à 9h00. Les Biarrots attendent de connaître la décision.


TOUNESI Sara


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