Face au scénario hypothétique de coupure d'électricité cet hiver, annoncé par le gouvernement, prévu seulement en “cas extrême” pour préserver le système électrique, les Français s'inquiètent. Les éventuels délestages toucheraient beaucoup de domaines qui rendraient la vie quotidienne compliquée pendant les coupures comme les transports, les écoles, la téléphonie, etc…Encore de nombreuses précisions sont à venir face au risque de plus en plus grand de la mise en place de ces mesures dans les semaines à venir.
La France ne tomberait pas dans le noir d'un coup et pendant toute une journée. «Les éventuelles coupures programmées ne devraient pas concerner plus de 4 millions de clients simultanément, pour une durée de deux heures», et affecteraient «alternativement des portions de départements», indique la circulaire envoyée mercredi par les services de la première ministre aux préfets. Elles ne pourront avoir lieu qu'en semaine, aux heures des pics de consommation, soit entre 8h et 13h et entre 18h et 20h.
Ensuite, tous les Français ne seront pas touchés : les ménages et acteurs «listés comme usagers prioritaires» ou raccordés à une ligne alimentant un usager prioritaire ou un site vital ne seront pas concernés. 40% des Français sont dans ce cas, selon le ministère de la Transition énergétique.
De plus, le volume de coupures dépendra de l'importance du déséquilibre entre l'offre et la demande d'électricité : si celui-ci est faible, «le volume de coupures opérées le sera aussi», précise l'exécutif.
Dans la dernière mise à jour de ses prévisions pour l'hiver, mi-novembre, le gestionnaire du Réseau Électrique Tricolore, RTE, indiquait que «la situation apparaît moins risquée en décembre et à partir de fin février», mais que janvier devrait être particulièrement tendu.
Or des problèmes se posent à plusieurs niveaux, comme la téléphonie par exemple : les numéros d'urgence comme le 12, le 13, le 15 ne fonctionneront pas durant les coupures de courant. Reste le 112 présenté par le gouvernement comme la solution à tous les problèmes. Dans la plupart des cas, ce numéro devrait rester accessible si les antennes ne sont pas victimes de la coupure. Une batterie existe sur ces antennes mais elles ne sont pas d’une grande capacité. Dans le cas où la batterie serait vide, un technicien devra intervenir afin de relancer l’antenne, ce qui pourrait causer au numéro d’urgence de ne pas être accessible pour encore un moment même après le retour de l'électricité.
Pour le moment, ces délestages - ces coupures temporaires, organisées et contrôlées - restent une piste «extrême», sur laquelle l'exécutif planche en ce moment, a expliqué le chef de l'État, insistant sur l'aspect «fictif» et improbable de cette décision. «Il est normal que le gouvernement prépare un cas extrême, parce que [...], parfois, l'impensable arrive», a-t-il indiqué, dans une référence à la pandémie de Covid-19.
Pour éviter d'arriver à cette solution extrême, dernier recours pour éviter le black-out généralisé, les autorités disposent de nombreuses solutions, dont le dispositif Ecowatt - la «météo de l'électricité» ou le «Bison fûté de l'électricité». Concrètement, Ecowatt permet aux français de connaître en temps réel le niveau de consommation électrique dans l'Hexagone. Il associe une couleur (vert, orange ou rouge) à un niveau de consommation, et donc à un niveau de risque de tension sur le réseau. Vert signifiant que la consommation électrique est «normale», orange que le système électrique est «tendu», et rouge «très tendu», avec un risque de coupures. L'outil propose les prévisions à quatre jours, ainsi que le détail heure par heure des moments de tension. Il est accessible depuis un site internet dédié (monecowatt.fr), et depuis fin octobre via sa propre application, disponible sur l'Apple Store et sur le Google Play Store.
TORRENT WEIGEL Kristina
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