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Témoignage: la vie d'une étudiante confinée



Au retour des vacances de la Toussaint, les étudiants et le personnel universitaire ont dû faire face à une nouvelle fermeture des facultés en raison du reconfinement. Après avoir approché différents professeurs pour savoir comment ils faisaient face à cette situation délicate et comment ils la vivaient d’un point de vue personnel (que vous pouvez trouver ici: https://formationmmc.wixsite.com/memc/post/confinement-et-cours-en-ligne-interview-d-irene-cacopardi) nous nous attardons maintenant sur les étudiants. Pour ce faire, nous avons interviewé Florence, qui est étudiante en Master LLCER Italien à l’UCA. Elle nous raconte comment elle vit personnellement cette situation au quotidien, avec ses contraintes mais aussi avec ses quelques avantages. Entretien.


Bonjour Florence, comment vis-tu cette période d’études en confinement ?


Plutôt bien. J'ai pris un certain rythme et installé une routine, que je m'ordonne de respecter tant bien que mal, sans être au bout du rouleau non plus. Je garde quand même des moments pour me détendre mais sans trop en abuser. Après, comme pour tout le monde je pense, il y a eu parfois quelques moments tendus avec ma mère et ma sœur, mais ça n'a pas duré trop longtemps. En tout cas, ce confinement ne me déprime pas tant que ça, je vis tout en m'adaptant à ce qui est dit de la part du gouvernement.


Est-ce que tu vis mieux le second confinement par rapport au premier au niveau de tes études ? Pourquoi ?


Je le vis beaucoup mieux car, au printemps dernier, je ne réalisais pas vraiment ce qu'il se passait... Ce qu'il faut prendre en compte aussi, c'est que en 2019, quand j'étais à Bologne, j'ai eu des moments très difficiles par rapport à mes études (doutes, déprime, inquiétude, solitude...), et je devais travailler plus dur que les autres années, ce qui me stressait énormément.


Et arrivée en France, j'ai à peine pris le temps de vraiment me reposer, parce que je pensais rattraper ces matières en septembre 2019 en France, donc, j'ai travaillé de nouveau de façon intensive parce que je recevais beaucoup de pression de la part de certaines personnes de ma famille. Et, avant la rentrée, j'apprends que finalement, je ne peux pas rattraper les deux matières en septembre, que j'ai travaillé une bonne partie du mois d'août, pour au final, rien du tout, et qu'on m'avait promis que mes résultats me permettaient quand même de passer en Master.


Après, j'ai assisté à une partie des cours du premier semestre, du mieux que j'ai pu parce que ma famille a été un peu chamboulée par quelques changements, et je rencontrais déjà des difficultés à me remettre au travail et à trouver de la motivation parce que la fatigue n'avait pas disparue pour autant...


Au début du deuxième semestre, tout va bien, j'ai plein de projets personnels et professionnels, j'ai retrouvé une certaine motivation et une envie pour travailler un peu plus, et le confinement m'a stoppé net dans mon élan. Je suis passée par la déprime, à broyer du noir, à ne plus avoir aucun rythme, à manger trop à cause de la situation, à culpabiliser, à ne plus prendre soin de moi... J'ai aussi rencontré beaucoup de conflits avec ma mère et mon copain, mais tout va pour le mieux maintenant. Faire une tâche pour une matière me prenait énormément de temps car je n'étais jamais satisfaite de ce que je faisais, ou quand je ne trouvais plus d'intérêt, j'arrêtais et n'allais pas toujours jusqu'au bout. La seule chose qui me motivait un minimum, c'était la seule matière que j'avais en visio une fois toutes les deux semaines, elle me permettait d'être sur une bonne lancée pour finir au bout et au mieux une tâche. J'ai quand même été très touchée qu'un de mes enseignants prennent de mes nouvelles régulièrement.


La différence entre le premier et le deuxième confinement est qu'au printemps, nous étions quatre, dont mon père travaillait en télé-travail H24, et donc, occupé tout le bas de la maison et toute la connexion, alors qu'au deuxième confinement, il est au travail toute la journée et du coup, heureusement pour les fois où j'ai cours en visio, sinon la situation serait vraiment trop compliquée.


Et aussi, quelques fois, je suis allée marcher autour de chez moi avec ma sœur pendant ce confinement d'automne, mais je ne suis jamais sortie au printemps, si ce n'est que sur ma terrasse. Et dernière chose, actuellement, je m'habille tous les jours, sauf certaines fois durant les week-ends, mais au premier confinement, j'étais toujours en tenue de pyjama, et je pense que ça jouait aussi.


A la sortie du premier confinement, j'ai vraiment pris le temps de me reposer autant de temps qu'il me fallait, j'ai pu voir des gens de ma famille en oubliant les mauvaises tensions qu'on avait pu avoir en fin d'année 2019, j'ai pris le temps de me ressourcer, faire des choses qui me font du bien, de ne plus penser à mes inquiétudes pour la suite. Maintenant, je me dis que si quelque chose doit arriver, c'est que ça devait arriver, et que j'ai l'entière liberté de prendre plusieurs routes suivant mes envies et mes ambitions.


Selon toi, les outils mis en place pour nous permettre de travailler (ENT, Teams, …) sont-ils suffisants ? Quelle(s) amélioration(s) proposerais-tu ?


Les outils sont plutôt bien, selon moi. Peut-être qu'il serait plus simple et pratique de réunir tout au même endroit, mais sinon je ne vois pas d'autres choses.



Est-ce que les cours en présentiel te manquent ? Pourquoi ?

Oui et non, parce que c'est toujours bien de recevoir la vraie présence des personnes, et au bout de 4 à 6h de cours en visio devant l'écran, j'ai un peu les yeux exposés et qui sortent de leur orbite. Après, c'est vrai que quand j'avais seulement la connexion Internet pour les cours en visio, c'était contraignant pour ma sœur et ma mère qui ne pouvaient pas vraiment faire autre chose, donc c'était un peu long pour elles aussi. Et c'est vrai que, le télé enseignement m'évite les 30 minutes de bus chaque matin et chaque soir pour me rendre à la fac.


Quel est ton point de vue sur le fait que les universités soient fermées mais que les écoles, collèges et lycées restent ouverts ? Quelle aurait été selon toi la meilleure solution ?

Je pense qu'ils ont bien fait de laisser ces établissements ouverts parce que, pour les parents, en télétravail ou au travail en présentiel, ça aurait été, je pense, extrêmement difficile pour ces familles. Surtout qu'à la fin du printemps, il y a eu beaucoup de relâchement et je pense que les enseignants ne voulaient pas fournir de l'énergie pour pas grand chose. Je pense cependant qu'on aurait pu laisser le choix aux lycéens plutôt que de faire obligatoirement deux groupes, un à distance et l'autre en présentiel. Pour les universités, selon moi, c'était la bonne solution.



Par Killian Picaud

Source photo: France 3 Auvergne

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