Cette période si particulière que nous traversons nécessite des aménagements pour tout le monde. Les conditions d'enseignement à l'école pour les enfants sont modifiées et les adultes, eux, doivent apprendre à vivre avec de nouvelles restrictions sanitaires au quotidien. C'est aussi le cas pour les étudiants qui ont désormais la majorité de leur cours (si ce n'est tous) à distance. Ce nouveau format de cours implique non seulement la prise en main de logiciels comme Teams ou Zoom, mais avant tout l'achat d'un ordinateur suffisamment puissant pour utiliser ces logiciels.
Le constat : la détresse numérique
La détresse numérique touche beaucoup d'étudiants. En effet, les outils informatiques sont devenus nécessaires à la bonne réussite de ses études. Cependant, ils entraînent de nombreuses difficultés auxquelles les étudiants ne peuvent pas toujours faire face. Ces difficultés ne sont pas les mêmes pour tous et par conséquent entraînent la parution de certaines inégalités. L'achat d'un ordinateur, par exemple, est très loin d’être chose aisée. Mais en plus, il faut aussi s’accommoder à d'autres difficultés. Par exemple, nombreux sont les étudiants vivant en résidence. Si accepter la vie en communauté n’est déjà pas donné à tout le monde, que dire de ces étudiants qui se retrouvent par dizaine à utiliser le même réseau Wifi ? Lorsque dans la journée, ils enchaînent les cours sur Teams ou encore sur Zoom, le réseau sature très rapidement et ils ne sont plus en mesure de suivre leurs cours convenablement. C'est pourquoi, beaucoup ont préféré rentrer chez eux pendant le confinement, bien que certains aient dû faire face au phénomène de la zone blanche : une zone géographique trop reculée, ou trop localisée dans les terres, dans laquelle il y a très peu de réseau et encore moins la fibre.
Les solutions mises en place : des aides de la part de différentes régions et universités
Nombreuses sont les solutions organisées pour venir en aide aux étudiants en difficultés. En autre, l'Université Côté d'Azur, à Nice, a fait appel aux dons pour fournir 100 ordinateurs, des clés 4G et des subventions pour mettre en place des extensions de connexions pour les étudiants dans le besoin. Son but est également de lutter contre la fracture numérique qui s'accentue de par le confinement, mais aussi contre l'isolement tout aussi grandissant pendant cette période. Nadia Pellefigue (PS), vice-présidente de la région Occitanie, tente elle aussi de réduire ces inégalités. Elle a débloqué des fonds dès le premier confinement pour fournir 1500 ordinateurs, et cette fois ci, elle a redoublé d'efforts pour en fournir 3500 supplémentaires. Les étudiants boursiers sont prioritaires pour les recevoir car ils sont considérés comme les plus démunis. Elle a également distribué 2000 clés 4G pour les étudiants en zone blanche ou en résidence universitaire dont le réseau est saturé. La Région Île de France a, quant à elle, accordé une aide de 100€ aux étudiants afin qu’ils puissent s'équiper en matériel numérique. Les conditions pour bénéficier de cette aide sont les suivantes : il faut être un bachelier de la promotion 2020 et d'ores et déjà bénéficier de la bourse. Enfin, beaucoup d'universités comme celle de Clermont Ferrand ont autorisé l'ouverture des salles informatiques, mettant à disposition des étudiants des ordinateurs et une connexion décente, ainsi que des salles de travail, ouvertes à certains horaires afin d’offrir aux étudiants un cadre de travail plus adéquat en vue de faciliter la concentration de chacun. Bien entendu, il va sans dire que du produit désinfectant et du film plastique, pour recouvrir les claviers d'ordinateurs et ainsi respecter au mieux les mesures sanitaires, sont mis à disposition.
Certains problèmes restent cependant sans solution
Toutes les solutions apportées par ces organismes sont les bienvenues pour un grand nombre d'étudiants. Cependant, elles ne sont pas suffisantes dans un monde où le matériel informatique coûte très cher. Par exemple, l'aide de 100€ proposée par la Région Île de France est censée permettre d'acheter un ordinateur (coût minimum de 300€), un abonnement internet (environ 20€ par mois minimum), des logiciels informatiques nécessaires, comme le Pack Office qui n'était pas offert aux étudiants avant le confinement (entre 70 et 150€ par an), une imprimante (les moins chères du marché sont à environ 60€), ou encore un disque dur externe pour stocker tous les logiciels et documents que génèrent les cours en ligne (pour un disque dur de 1TO, il faut compter 50€ minimum). Nous voyons bien que cette aide est un bon début pour acheter tout le matériel nécessaire aux cours en distanciel mais elle n'est pas du tout suffisante. Malheureusement, cela nous montre qu'un grand nombre d'étudiants reste sur la touche, ce qui a bien trop souvent pour conséquence le décrochage scolaire et l’abandon. Une fois de plus, l'argent est un facteur de réussite scolaire grâce auxquels les plus financièrement confortables sont favorisés et les autres en difficultés, voire même délaissés.
Par Orane Flaux
Commenti