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Des foules de manifestants s'unissent à l'extérieur de l'Iran après la mort de Mahsa Amini




A Berlin, des milliers de personnes manifestent leur solidarité avec les femmes iraniennes en défilant dans la capitale avec les slogans « Women, Life, Freedom ». Néanmoins, les manifestations connaissent leurs derniers jours tant la mobilisation faiblit.


Malgré le fait que les autorités iraniennes assurent que les « émeutes » vivent leurs «derniers jours », l'un des plus grands mouvements de soutien aux protestations en Iran a eu lieu à Berlin samedi 22 octobre.


Depuis le 16 septembre, après la mort de Mahsa Amini, une Kurde d'Iran de 22 ans, la République islamique est secouée par un mouvement de contestation. La jeune fille est décédée trois jours après son arrestation par la police des mœurs, qui l'a accusée d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.


Au cours de ces manifestations, des dizaines de personnes ont été tuées, principalement des manifestants, mais aussi des membres des forces de sécurité. Des centaines d'autres personnes, dont des femmes, ont été arrêtées. Depuis, la mobilisation s'est propagée bien au-delà des frontières du pays, et des manifestations de soutien ont été organisées dans d'autres pays.


Un porte-parole de la police a déclaré qu'environ 80 000 personnes avaient participé samedi à des manifestations à Berlin. « Aujourd'hui, des milliers de personnes sont solidaires des femmes et des manifestants courageux en Iran », a tweeté la ministre allemande de la Famille et militante écologiste, Lisa Paus. « Nous sommes à vos côtés », a-t-elle ajouté.


Un collectif de femmes a organisé cette manifestation. Certaines des participantes ont brandi des affiches avec le slogan « Women, Life, Freedom » (« Femmes, Vie, Liberté »), d'autres sont venues avec des drapeaux kurdes. Les manifestants ont défilé au cœur de la ville, a indiqué la police, qui les a comptés à bord d'un hélicoptère.


Les manifestations n'ont pas contourné la capitale américaine, Washington, où des milliers de personnes, dont de nombreux hommes et femmes iraniens, ont défilé. Parti en fin d'après-midi du National Mall, la grande esplanade du centre de la ville, un cortège aux couleurs du drapeau iranien s'est frayé un chemin sous le soleil jusqu'à la Maison Blanche, scandant « nous voulons la liberté » ou encore « Justice pour l'Iran ».


« C’est la cinquième manifestation hebdomadaire que nous faisons à Washington, et je crois que c’est la plus grosse », a déclaré Siamak Aram, l’un des organisateurs. Sans vouloir s’avancer sur un chiffre définitif, il a estimé qu’il serait « au-dessus de 10 000 » personnes.


En Iran, à son tour, le ministère de l'Intérieur a déclaré samedi que les « émeutes » cesseraient bientôt. « Il y a quelques rassemblements dans des universités, avec de moins en moins de gens. Les émeutes connaissent leurs derniers jours », a déclaré le vice-ministre de l’intérieur Majid Mirahmadi, cité par l’agence officielle IRNA.


La répression des manifestations a fait au moins 122 morts


« La situation dans les provinces est bonne et nous n’avons pas d’émeutes qui conduisent à des violences urbaines », a-t-il encore ajouté. « Le problème de Zahedan est différent », a-t-il ajouté, en référence à la capitale de la province du Sistan-et-Baloutchistan, l’une des régions les plus pauvres d’Iran. Le 30 septembre, des violences ont eu lieu dans cette ville, entraînant la mort de dizaines de personnes, dont des membres de la police. Selon les médias d'Etat, des « extrémistes » sont à l'origine des attaques contre les postes de police.


Cependant, un chef religieux sunnite influent du Sistan-Baloutchistan, Molavi Abdol Hamid, a accusé les forces de sécurité d'avoir tiré sur "des personnes rassemblées autour de la mosquée". Selon lui, la population a été irritée par la nouvelle que le chef de la police avait violé une adolescente. Des centaines de personnes sont descendues vendredi dans les rues de Zahedan, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, criant des slogans anti-autorité.


« Le sermon d’hier [vendredi] de Molavi Abdol Hamid était provocateur », a déclaré M. Mirahmadi, cité par l’agence Tasnim, affirmant que « 150 voyous avaient attaqué des biens publics ». Le chef de la police de la province, Ahmad Taheri, a parlé de son côté de l’arrestation de 57 « émeutiers », selon IRNA. Molavi Abdol Hamid a estimé, pour sa part, que « les responsables du pays (…) étaient tous responsables » des événements à Zahedan, selon son site Internet.


Dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, les manifestations semblaient se poursuivre dans plusieurs villes iraniennes, dont Téhéran, Mashhad, Mahabad (Nord-Ouest) et plusieurs universités du pays. Cependant, ces images n'ont pas pu être immédiatement vérifiées. Une vidéo montrait des manifestants allumant des incendies dans les rues du quartier de Laleh-Zar à Téhéran. Une autre montre des manifestants criant « Mort au dictateur » à Mashhad, dans le nord-est du pays. Selon Iran Human Rights, une organisation de défense des droits humains basée à Oslo, la répression des manifestations contre la hausse des prix du carburant a entraîné la mort d'au moins 122 personnes, dont des enfants, à travers l'Iran.



Klaudia NICERSKA


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