Emprisonnement dans des camps, stérilisation forcée, extrême surveillance... Cette minorité de confession musulmane est la cible des répressions du gouvernement chinois depuis maintenant plusieurs années. Ce « génocide » soulève de plus en plus d’indignation, malgré le silence des médias et des pays musulmans en général.
Qui sont les Ouïghours ?
Ils sont une ethnie turcophone musulmane sunnite. Historiquement majoritaire dans la « Région autonome » du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, ils sont aussi présents en Turquie. Près de 11 millions de Ouïghours vivent dans le Xinjiang. Ils ont une culture et une histoire spécifiques, comprenant la proclamation de deux Républiques indépendantes de courte durée pendant la première moitié du 20e siècle, toutes deux connues sous le nom de Turkestan oriental.
Que se passe-t-il ?
Ces dernières années, le gouvernement Chinois a pris des mesures répressives contre les minorités ethniques vivant dans le Xinjiang. Aujourd’hui, plus d’un million d’Ouïghours seraient détenus dans des centres de rééducation politique. Ces mesures consistent en la surveillance massive générale, des détentions massives et une assimilation forcée.
Pourquoi ?
Le gouvernement Chinois affirme que la répression est nécessaire pour prévenir le terrorisme et éradiquer l’extrémisme islamiste. Xi Jinping est le dirigeant chinois qui mène cette campagne contre cette minorité, dont le but est de promouvoir le nationalisme Han en tant que force unificatrice, les Han étant la majorité ethnique de la chine. Ainsi afin de supprimer toute identité ethnique, culturelle ou religieuse qui viendrait concurrencer la loyauté populaire accordée au Parti communiste chinois, les Ouïghours et autres minorités différentes se retrouvent donc persécutés.
À partir de 2017, de nombreux détenus ouïghours ont été envoyés dans ces camps appelés « Centres d’enseignement et de formation professionnelle ». Dans ces camps, femmes, enfants, hommes, travailleraient parfois pour des sous-traitant chinois de grandes marques occidentales. Ils sont là-bas contraints d’apprendre le Mandarin, de renoncer aux pensées « extrémistes » et sont quotidiennement endoctrinés par la propagande du Parti communiste chinois.
Comment le gouvernement chinois se justifie-t-il ?
Afin de nier toutes accusations, Pékin parle de centres de formation dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme. Le gouvernement chinois affirme ne pas porter atteinte à la liberté religieuse de ces personnes. Il a aussi contesté à plusieurs reprises la véracité des documents, expliquant que cette communauté est « infectée par une maladie idéologique ».
Comment le reste du monde réagit-
il ?
Discrétion rime avec cette répression. Le sort de cette minorité ne figure pas dans les priorités des médias, ou bien des discours d’Emmanuel Macron. Les pays musulmans sont silencieux face au sort de cette communauté. En effet, l’organisation de coopération islamique n’a rien déclaré sur cette situation.
La Turquie est le seul pays à avoir dénoncé ces évènements, la communauté ouïghoure étant minoritairement turcophone.
Hagar Darfoufi
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