top of page
formationmmc

La journée de la conscience noire, une lutte contre le racisme ou un victimisme ?

Lundi 20 novembre, au Brésil, a eu lieu la journée de la conscience noire, une journée qui fait encore beaucoup polémique. S’il y a 12 ans, le Brésil décréta que le 20 novembre marquerait la date de la journée nationale de la conscience noire, c’est parce qu’en 1971, moins d’un an après l’abolition de l’esclavage, des jeunes étudiants afro-brésiliens ont ressenti le besoin de se réunir pour débattre sur la question.


Une date historique qui marque le jour de la mort du leader Zumbi dos Palmares, une des figures les plus importantes de la résistance noire au Brésil. Elle a vu le jour dans une perspective de réflexion, de sensibilisation, de pouvoir combattre le racisme, qui n’est pas seulement l’affaire de la population afro-brésilienne mais de tous. Elle a aussi pour objectif de permettre à cette population d'élever sa confiance en soi en leur offrant une plus grande visibilité dans tous les domaines et de faire comprendre que cette manifestation doit être la plus concrète possible.


Bien que l’inclusion ait considérablement augmenté au sein des institutions du Brésil, dans des domaines comme la politique ou encore les relations sociales, il reste encore beaucoup à faire, affirma l’un des fondateurs du groupe Palmares, Antonio Carlos Cortes. Et pour cela, rien de mieux que la mise en place d’événements, organisés à travers diverses régions du pays. Permettant ainsi que cette date si importante soit considérée comme un jour férié dans 6 États du Brésil ; Alagoas, Amazonas, Amapa, Rio de Janeiro, Sao Paulo et Mato grosso.


- A São Paulo, le musée Afro Brasil Emanoel Araujo ouvre ses portes pour les groupes Jongo Filhos da Semente, Samba de Dandara et Resenha Black Bom. Au théâtre FAAP, il y a la mise en scène de la pièce de théâtre Bento Batuca composée uniquement par des acteurs afro-brésiliens, qui met en lumière les rythmes, sons et danses de la culture afro-brésilienne.


- A Salvador, le Casarao ouvre ses portes au tant attendu « Bal de Gala ». L’évènement permet de déconstruire l’idée que le luxe est lié aux étiquettes, que la mode est élitiste et que le monde de la mode est exclu pour certains types de population.


- A Rio de Janeiro, sont organisées des représentations de danse comme celle de Jongo da Serrinha, Afoxé Filhos de Gandhi ou Cortejo da Tia Ciata. Le Musée de l’histoire et de la culture afro-brésilienne met en place, lui aussi, une programmation spéciale et bien d'autres encore.


Malgré l’importance et le grand succès que la journée de la conscience noire rencontre dans certaines régions du Brésil, c’est encore un sujet qui fait polémique, vu par certains comme étant du victimisme, qui selon eux n’a plus lieu d'être aujourd’hui, car elle prolonge dans le temps un sentiment de rancœur des afro-brésiliens envers le reste de la population, tout en leur apportant des privilèges.


Lindsay DOS SANTOS INGLIS


11 vues0 commentaire

Comments


bottom of page